Jésus, merci de m’aimer tel que je suis.
Tu es mon Seigneur et mon Dieu.
Garde-moi aujourd’hui un coeur pur et serviable,
docile à l’action de l’Esprit-Saint.
Façonne-moi par la prière.
Que je sois courageux et missionnaire pour
annoncer ta Parole.
Je te présente les personnes que j’aime.
Que toutes puissent compter sur moi et que je sois
un soutien pour celles qui souffrent.
Je te confie aussi mes difficultés à aimer et me
remets à ta Miséricorde.
Je te présente notre monde.
Aide-moi à être fidèle à mes engagements, pour
avancer au large !
Apprends-moi à aimer et à servir ton Église avec
l’aide de la Vierge Marie, des anges et de tous les
saints.
Et rends mon coeur semblable au tien, doux et
humble. Amen
« Avance au large ! », c’est la devise de l’année pastorale pour notre UP. La formule est tirée de l’évangile de Luc, dans le contexte de la pêche miraculeuse (Luc 5,1-11). Dans une barque, un peu éloignée du rivage, Jésus enseigne aux foules. Après son discours, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche ». « Maître, répond Simon, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ta parole, je vais jeter les filets ». La pêche remporte alors un tel succès que les filets allaient se déchirer. Les pêcheurs s’entraident et remplissent deux barques, « à tel point qu’elles enfonçaient ». Face à cette abondance, Simon est saisi d’un grand effroi. Il reconnaît être un homme pécheur. Jésus lui adresse cette parole : « sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras ». Les pêcheurs ramènent les barques au rivage et, « laissant tout, ils suivent [Jésus] ».
A première vue ou selon les apparences, la pêche semblait vouée à l’échec. Malgré cela, Pierre se montre attentif à l’appel de Jésus : « Avance au large… ». Il répond favorablement à l’injonction reçue en jetant les filets. Il exprime ainsi sa foi en la parole du Maître. Constatant la pêche si fructueuse, il aurait pu réagir en disant : « Quel hasard ! Extraordinaire coup de chance ! » Bien au contraire, il est renvoyé à lui-même, à sa condition de pécheur. Manifestement, il interprète l’extraordinaire événement comme un signe de l’action du Seigneur. Il se sent probablement faible, fragile, petit, face à la grandeur de Dieu, à la surabondance de sa grâce. Se verrait-il minable ? Jésus le rassure en lui disant « sois sans crainte » et signifie sa confiance - en Dieu et en Pierre - par la promesse que désormais il « prendra des hommes ».
« Avance au large ! », la formule s’adresse à chacun d’entre nous. Nous pouvons dès lors nous interroger seuls ou en groupe, en famille ou au sein de nos groupements : dans quelle mesure suis-je ou sommes-nous attentifs aux appels du Seigneur ? Comment suis-je ou sommes-nous à l’écoute de la Parole de Dieu et des autres pour entendre ces appels ? De quelle manière puis-je reconnaître et accepter les signes de Dieu ? Quels changements dans ma vie, quelles missions suis-je alors incité à risquer ? Si je me sens incapable de répondre à certains appels, si mon expérience me laisse pressentir un futur échec, comment me défaire de mes craintes, de mes préjugés, de mon manque de confiance en l’action divine ? Suis-je prêt à tout laisser ou de quoi devrais-je me libérer pour avancer au large et réorienter la pêche qui est restée (ou semble être restée ?) inféconde jusqu’à aujourd’hui ? Avec qui puis-je m’embarquer, sachant que, s’il s’agit de répondre à un appel de Dieu, l’abondance de la grâce m’est, nous est promise ?
Le questionnement peut bien sûr être prolongé ou modifié. Gageons que la devise « Avance au large ! » suscite réflexion, méditation, mises en œuvre et autres changements, non pas spectaculaires, mais miraculeux de par leur fécondité, marqués par notre humilité et probablement vécus, le plus souvent, dans la discrétion.