
Introduction
V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.
Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)
Hymne
Retournez-vous, voici l'Esprit
Du Seigneur, au vent de la nuit,
Qui passe au monde ;
Accueillez-le, ne craignez rien ;
À la croisée de vos chemins,
Laissez-vous couvrir de son ombre.
N'alliez-vous pas vous desséchant
Dans vos lois de chair et de sang,
À perte d'être ?
Hébergez-le, vous renaîtrez,
Car Dieu travaille au plus secret :
Sa lumière luit aux ténèbres.
Ouvrez la fente de vos cœurs,
Et voyez celle du Seigneur,
L'arbre de vie ;
Rapprochez-les, restez greffés,
Buvez la sève désormais
Dont la plaie du Christ est remplie.
Et son Esprit brise les joints
Avec l'arbre mort du jardin
De sève humaine ;
Ne manquez pas ici le bond
Des derniers temps de création
Où l'amour de Dieu nous entraîne.
Ne rompez pas vos nouveaux liens :
Vous croîtrez avec l'Esprit Saint
Jusqu'à cette heure
Du Fils de l'homme éblouissant
Par tous les hommes de son sang
Qui l'auront choisi pour demeure.
LA PASSION DES MARTYRS D’AGAUNE
Sous Maximien, qui fut empereur de Rome avec Dioclétien pour collègue, en de nombreuses provinces, des martyrs en foule furent torturés ou mis à mort. Il y avait dans l’armée, à cette époque, une légion de soldats appelés Thébéens. ~ Ils étaient venus d’Orient d’où on les avait fait venir au secours de Maximien, car c’étaient d’excellents guerriers, nobles par leur courage, mais plus nobles par leur foi. ~ Aussi, comme on les avait chargés de persécuter une multitude de chrétiens, ils furent les seuls à oser condamner cette mission de cruauté et ils refusèrent d’obéir à des ordres pareils. Maximien, épuisé par le trajet, se trouvait auprès de Martigny (dans le Valais). Là, il fut informé par des messagers que cette légion s’était immobilisée dans le défilé d’Agaune, et son indignation le fit bouillir de fureur. Donc, lorsqu’il connut la réponse des Thébéens, emporté par sa colère aveugle, il ordonna de tuer un homme sur dix, afin que les autres, terrifiés par les ordres du souverain, les acceptent par peur. Il réitère ses décisions et prescrit de forcer les survivants à persécuter les chrétiens.
Lorsque les Thébéens reçoivent cette injonction renouvelée, une clameur s’élève dans le camp : ils affirment qu’ils n’accepteront jamais une tâche aussi sacrilège, qu’ils ont toujours détesté l’impiété idolâtre, qu’ils ont reçu l’initiation des mystères chrétiens, qu’ils ont été formés dans la religion du vrai Dieu, et qu’ils préfèrent mourir plutôt que de combattre la foi chrétienne.
En apprenant cette réponse, Maximien ordonne que, de nouveau, un homme sur dix soit mis à mort et que les autres n’en soient pas moins forcés d’accomplir la tâche qu’ils rejettent. Ces ordres à leur tour parviennent au camp : on tire au sort un homme sur dix et il est exécuté. Mais le reste de la troupe s’encourageait à persister dans une aussi belle attitude. Cependant, celui qui fut le plus actif à encourager la foi fut saint Maurice, le chef de la légion ; avec ses officiers. Exsupère et Candide, il excitait la ferveur de chacun par ses exhortations et ses avertissements. ~
Les soldats de la légion thébéenne ainsi poussés par leurs chefs et leurs supérieurs envoient à Maximien un message aussi courageux que religieux, ainsi conçu : « Empereur, nous sommes tes soldats, mais aussi les serviteurs de Dieu, ce que nous professons hardiment. À toi nous devons le service militaire, à lui une conscience pure. Nous sommes prêts à porter les mains contre n’importe quel ennemi, mais nous estimons que c’est un crime de les ensanglanter en massacrant des innocents. Nous avons d’abord prêté serment envers Dieu, ensuite nous avons prêté serment envers le souverain. Sois persuadé que le second n’a plus aucune valeur pour nous, si nous avons rompu le premier. Tu nous ordonnes de rechercher les chrétiens pour les conduire au supplice. Désormais tu n’as pas besoin d’en chercher d’autres : nous professons que nous sommes chrétiens, nous ne pouvons pas persécuter les chrétiens. »
Maximien, voyant que ces guerriers avaient le cœur fixé dans la foi au Christ et désespérant de pouvoir fléchir leur glorieuse constance, ordonna, par une seule sentence, de les tuer tous, et en chargea les troupes qui les entouraient. ~
Ils se faisaient donc frapper en masse, sans même protester ni résister ; au contraire ils déposaient les armes, présentaient leur tête aux persécuteurs et leur gorge ou leur corps découvert aux bourreaux. ~ Ils ne songeaient pas à autre chose qu’à confesser celui qui a été conduit à la mort sans protester, celui qui, comme l’agneau, n’a pas ouvert la bouche. Eux-mêmes, comme le troupeau des brebis du Seigneur, se laissèrent massacrer par les loups qui se ruaient sur eux.
Psaume 54 - I
2 Mon Dieu, écoute ma prière,n’écarte pas ma demande. *
3 Exauce-moi, je t’en prie, réponds-moi ;
inquiet, je me plains.
4 Je suis troublé par les cris de l’ennemi
et les injures des méchants ; *
ils me chargent de crimes,
pleins de rage, ils m’accusent.
5 Mon cœur se tord en moi,
la peur de la mort tombe sur moi ; *
6 crainte et tremblement me pénètrent,
un frisson me saisit.
7 Alors, j’ai dit : « Qui me donnera des ailes de colombe ? +
Je volerais en lieu sûr ; *
8 loin, très loin, je m’enfuirais
pour chercher asile au désert. »
9 J’ai hâte d’avoir un abri
contre ce grand vent de tempête ! *
10 Divise-les, Seigneur,
mets la confusion dans leur langage !
Psaume 54 - II
Car je vois dans la villediscorde et violence : *
11 de jour et de nuit, elles tournent
en haut de ses remparts.
Au-dedans, crimes et malheurs ;
12 au-dedans, c’est la ruine : *
fraude et brutalité
ne quittent plus ses rues.
13 Si l’insulte me venait d’un ennemi,
je pourrais l’endurer ; *
si mon rival s’élevait contre moi,
je pourrais me dérober.
14 Mais toi, un homme de mon rang,
mon familier, mon intime ! *
15 Que notre entente était bonne,
quand nous allions d’un même pas
dans la maison de Dieu !
[16]
Psaume 54 - III
17 Pour moi, je crie vers Dieu ;le Seigneur me sauvera. *
18 Le soir et le matin et à midi,
je me plains, je suis inquiet.
Et Dieu a entendu ma voix,
19 il m’apporte la paix. *
Il me délivre dans le combat que je menais ;
ils étaient une foule autour de moi.
20 Que Dieu entende et qu’il réponde,
lui qui règne dès l’origine, *
à ceux-là qui ne changent pas,
et ne craignent pas Dieu.
21 Un traître a porté la main sur ses amis,
profané son alliance : +
22 il montre un visage séduisant,
mais son cœur fait la guerre ; *
sa parole est plus suave qu’un parfum,
mais elle est un poignard.
23 Décharge ton fardeau sur le Seigneur :
il prendra soin de toi. *
Jamais il ne permettra
que le juste s’écroule.
24 Et toi, Dieu, tu les précipites au fond de la tombe, +
ces hommes qui tuent et qui mentent. *
Ils s’en iront dans la force de l’âge ;
moi, je m’appuie sur toi !
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